Enquête de la DARES : Comment Qualiopi transforme le secteur de la formation professionnelle ?
Depuis le 1er janvier 2022, Qualiopi est obligatoire pour les professionnels de la formation pour permettre à leurs clients d’accéder aux financements. Devenue un pivot majeur dans le paysage de la formation professionnelle, Qualiopi est une marque incontournable tant pour les prestataires que pour leurs clients et fait l’objet de débats sur ses avantages et son impact sur la qualité de la formation. 4 ans après le lancement de Qualiopi, la DARES a mené une enquête cet été coconstruite avec l’IGAS et le CEREQ sur le système de qualité de la formation en France et la mise en place de Qualiopi. Menée auprès de 12 000 organismes de formation, elle vient de publier les résultats. Quels sont les retours d’expérience de cette enquête ? Quel impact et quelle transformation a généré Qualiopi sur l’univers de la formation ? Retrouvez dans cet article les conclusions inédites, offrant une perspective holistique sur l'impact de Qualiopi et les évolutions qui en découlent.
Les résultats de l'enquête de la DARES sur la certification Qualiopi
Une certification jugée inadaptée à l’activité ou trop lourde pour les organismes non certifiés
Aujourd’hui, un peu moins de la moitié des organismes interrogés déclarent ne pas ou ne plus être certifiés. L’enquête révèle que 85 % de ces organismes n’ont jamais souhaité l’obtenir. Ce chiffre révèle en effet le constat selon lequel Qualiopi n’est pas toujours adapté à la stratégie des organismes de formation qui n’en voient pas l’utilité soit parce qu’ils sont sous-traitants (48 %) ou ne font pas appel aux financements publics (22 %). En effet, ce constat est à corréler avec les faits selon lesquels jusqu’à récemment Qualiopi n’était pas exigée pour les sous-traitants et est essentiellement mise en avant comme le moyen d’accéder aux financements. Là où à contrario et on le verra plus loin dans l’analyse des résultats, ceux qui sont certifiés ou en cours sont davantage motivés par l’aspect qualité et amélioration de leurs pratiques que par les fonds.
Par ailleurs, d’autres estiment cette démarche trop lourde avec peu de retour sur investissement et n'ont pas toujours un personnel dédié à sa gestion, comme le remontent généralement les consultants formateurs entrepreneurs. Là encore, ce constat démontre la capacité des prestataires de formation à comprendre les attendus du référentiel, à intégrer cette démarche dans une logique d’amélioration continue et de développement de leur activité ou encore à opter pour des solutions afin de préparer l’audit et maintenir leur démarche.
Un besoin d’accompagnement pour y faire face mais avec une maitrise du processus
Pour les organismes qui ont passé le cap, 1 sur 2 estiment être passés par une prestation de conseil avec un objectif de mieux appréhender les prérequis dont 84 % déclarent l’avoir réalisé eux-mêmes. Un résultat qui correspond à une enquête que nous avons également mené auprès de nos certifiés qui déclarent pour 1 cas sur 2 l’avoir fait seul. Au-delà de l’accompagnement, des solutions existent également pour maximiser ses chances de réussite à l’audit. ICPF propose par exemple des options telles que le pré-audit ou l’élaboration qui permettent de gagner du temps et de s’appuyer sur le guide du référentiel pour structurer leur démarche.
Au-delà de l’accès aux financements, une certification pour attester de la qualité
2 organismes sur 3 déclarent avoir obtenu pour attester de la qualité des formations. Même si l’objectif est d’attester de la qualité du processus et non de l’action, on constate comme le confirme également les résultats d’enquête menées dans le cadre de nos webinaires que la principale raison porte sur la qualité et non les financements. Au-delà de l’obligation administrative, la majorité des organismes ont indiqué être entrés dans la démarche pour des enjeux de qualité et d’amélioration de leurs pratiques, une bonne nouvelle puisque l’essence même de Qualiopi porte sur la qualité.
Qualiopi, une démarche d’amélioration continue de ses pratiques
En termes de retour d’expérience, l’enquête révèle enfin que seule une minorité déclare que la certification n’a apporté aucune modification dans leurs pratiques. En effet, 53% indiquent que l’obtention de Qualiopi a contribué à modifier leurs pratiques générales ainsi que le suivi pédagogique des formateurs. Les témoignages de nos certifiés confirment également que la démarche leur a permis de structurer et de formaliser leur organisation, en particulier pour les nouveaux entrants, indépendants ou encore des organismes intervenant dans des secteurs artistiques.
Ce qu’il faut retenir de cette enquête
Les résultats de cette enquête donnent un état des lieux de Qualiopi et une vision de son impact, des avantages et des défis que cette certification soulève. Ils révèlent que Qualiopi constitue un réel enjeu pour l'activité de la majorité des organismes de formation, plus de la moitié étant certifiés ou en cours, avec pour principale motivation l’amélioration de leurs pratiques. Des enjeux d'attestation de leur qualité mais également financiers et humains.
Une communication très axée sur l’obligation et la complexité administrative et une méconnaissance de l’essence même de Qualiopi et des solutions pour faciliter sa démarche poussent encore aujourd’hui des organismes à ne pas franchir le cap. Ces derniers préfèrent revoir leur stratégie en devenant sous-traitant, en passant par du portage ou encore en décidant de ne pas faire appel à des financements publics.
Le Décret attendu très prochainement sur la sous-traitance va venir balayer les cartes et apporter des évolutions sur le secteur.